Lorsqu'en 1952, un important hebdomadaire spécialisé demanda à M. Silvain Reiner d'écrire la biographie d'André Citroën - biographie dont la publication nous fut ensuite confiée - l'auteur se trouva devant un trou béant, ainsi qu'il expose dans son prologue.
Depuis dix-huit années, curieusement, un silence absolu s'était fait autour de l'homme Citroën, cet homme qui fut longtemps au premier plan de la vie française et dont l'influence sur l'évolution des méthodes de notre industrie et sur le cadre même de notre existence fut considérable.
L'immense mérite de M. Reiner aura été, pas à pas, de remonter à la source. La visite à un ancien concessionnaire l'aiguillait vers d'autres qui l'ont eux-mêmes dirigé vers une multitude : le monde fidèle des anciens de l'épopée Citroën.
Comme l'a écrit M. Silvain Reiner :
"J'ai tiré un mot, une phrase, un souvenir de la bouche du simple balayeur de Javel, comme de la bouche du directeur commercial. L'immense cohorte des anciens concessionnaires, des téléphonistes, des secrétaires, des techniciens, des manœuvres, des avocats, des ingénieurs, les députés et même les ministres de l'époque, tous m'ont apporté leurs témoignages. J'ai lu les bilans, les comptes rendus, les catalogues, les discours, les courriers."
Ce n'est qu'après vingt-quatre mois d'enquête et de recoupements que l'auteur put réunir la documentation orale et écrite qui permît enfin d'écrire l'histoire de cette vie, une documentation dont les éléments apporteront une contribution importante à la connaissance de notre siècle.
1954 La Tragédie d'André Citroën
Mais la Tragédie d'André Citroën, fondée ainsi sur une moisson de faits toujours présents, n'est pas seulement une collection d'événements mis bout à bout. Il n'est pas un document ordinaire tel que les biographes le conçoivent trop souvent.