Livre écrit par Yves Buffetaut et Antoine Demetz pour ETAI, repris ici par les éditions Atlas en version raccourcie,
En 1933, les affaires d'André Citroën connaissent des difficultés sérieuses. Il vient de reconstruire et de moderniser entièrement son usine du quai de Javel en moins de cinq mois, sans jamais perturber la production, et relève le défi industriel le plus étonnant qui soit. Celui qui empêche Louis Renault de dormir projette de lancer une automobile véritablement révolutionnaire qui lui donnera des années d'avance sur la concurrence. Mais il lui faut faire vite car la situation empire.
En mars 1933, il embauche un jeune ingénieur répondant au nom d'André Lefebvre qui s'ennuyait chez Renault. Celui-ci travaille déjà depuis quelque temps à l'étude d'une voiture à traction avant.
Le 18 avril 1934, la Traction Avant est présentée aux concessionnaires et les premières ventes ont lieu le mois suivant. Mais elle manque de mise au point et la situation financière de l'usine ne se redresse pas.
Acculé à la faillite, André Citroën doit laisser son usine à la maison Michelin, son plus gros créancier. Usé et fatigué, il décède le 3 juillet 1935 sans avoir vu le triomphe de sa dernière création.
Les nouveaux maîtres du quai de Javel vont achever la mise au point de cette Traction qu'il avait tant voulue. Son histoire ne prend fin que le 18 juillet 1957, lorsque le dernier exemplaire quitte les chaînes de montage du quai de Javel...