Ainsi dans le chapitre sur le régime fiscal de l’automobile le rédacteur rappelle « insidieusement une formalité à remplir en ce qui concerne la déclaration relative à l’impôt général sur le revenu. Depuis 1934, il faut indiquer au verso de la formule de déclaration pour charges de famille, le nombre et la puissance des automobiles de tourisme possédées. Toute omission est sanctionnée par une amende de 100fr en principal. Cette déclaration est utilisée par l’Administration comme élément d’appréciation du montant des revenus du contribuable, sans qu’il puisse être fait, à ce sujet, application d’un barème quelconque.»
L’administration fiscale n’a jamais été à cours d’imagination et nous a laissé quelques « pépites », dont celle –ci. « Les automobiles immatriculées en France, allant à l’étranger, ont droit à leur retour de passer en franchise quinze litres de carburant, à moins que leur possesseur n’ait fait constater à leur sortie de France qu’ils en emportaient une quantité supérieure. Auquel cas, ils ne paient que pour l’excédent ».
Faut-il rendre l’assurance automobile obligatoire ?
« Dans plusieurs pays on a répondu par l’affirmative. Il en est ainsi en Angleterre, au Luxembourg, en Suisse…en France la question est encore à l’ordre du jour.
L’objection la plus sérieuse des opposants est que « l’assurance obligatoire fait perdre à l’automobiliste le sens de sa responsabilité. D’où augmentation du nombre des accidents.» (La route sera encore longue avant que la France ne l’adopte puisque ce n’est que le 27 février 1958 qu’elle deviendra obligatoire pour tous les véhicules).
La route juridique et pratique.
« Voici ce que le décret de 1932 impose au conducteur à partir du 1er juillet 1933 :
- signaler avec la main les changements de direction
- monter sur sa machine (bicyclette à moteur, motocyclette seule ou avec sidecar, voiture de tourisme, véhicule industriel, autocar) un appareil rétroviseur.
- enfin l’article 24 impose aux bicyclettes de porter la nuit un feu blanc à l’avant et un feu rouge à l’arrière.
D’une façon générale, on peut affirmer que l’esprit de la loi a été observé par tous ceux qu’elle visait…seuls les cyclistes prisonniers d’une aberration tenace et incoercible semblent refuser délibérément à indiquer clairement la nuit leur présence sur la route.»
La lutte contre le bruit.
C’est en 1933 que fut créée « La défense contre le bruit ». Au cours de l’hiver qui suivit sa fondation, cette ligue donna un « enseignement anti-bruiteur » objectif et scientifique qui réclame (entre-autre) qu’on supprime :
Les sonneries de signalisation aux passages cloutés Les sifflets des agents et les sirènes de police secours Les outils à air comprimé
Mais également les anciens bruits :
Coqs, chiens, battage de tapis, cloches d’églises, clochettes et crieurs de rues.
Ainsi que les nouveaux bruits :
Musique, trompettes, cornes des trottinettes et des petites autos d’enfants circulant sur le trottoir etc.
Va-t-on enfin supprimer les passages à niveau ?
« Pendant les trois mois de l’été 1933, les 35.000 passages à niveau ont provoqué 106 accidents occasionnant 94 morts (plus d’un par jour), 74 blessés et 87 animaux tués ».
L’Almanach Citroën est toujours à l’affut de conseils de prudence. Ainsi Miguel Zamocois conseille : « Tiens les passages à niveau pour fermés, même quand ils sont ouverts et tiens pour imminente l’arrivée du train, même quand il est passé ». Il recommande également « d’un piéton qui, sur la route, te tourne le dos, pense qu’il est sourd, et s’il vient vers toi, pense qu’il est aveugle ».
On ne tourne pas que dans les studios.
En 1933, l’Autodrome de Montlhéry a connu une extraordinaire activité. Les voitures y ont parcouru 2 218 874km sur la piste de vitesse et 791 271km sur la piste routière soit au total plus de 3 millions de kilomètres, 75 fois le tour de la terre. Sur ce total, près de la moitié soit 1 420 650km ont été parcourus par les voitures de la Section des Essais Citroën.
Les pays où l’on roule à gauche.
Ce dernier Almanach s’achève par une amusante comptabilité. « Ils ne sont plus guère qu’une demi-douzaine, les pays d’Europe où l’on circule à gauche et où l’on dépasse à droite : l’Autriche, la Hongrie, le Portugal, la Suède, la Tchécoslovaquie et enfin l’Angleterre.» Comme à l’école, il faut toujours un dernier de la classe.
Lu pour vous par Etienne Christian, Club Citroën France