La bibliothèque Citroën 1935

Livres Citroën parus en 1935

Almanach Citroën 1935 d'un collectif d'auteurs

En marge de la Croisière Jaune d'André Georger

La croisière jaune de Georges Le Fèvre

Lueurs d'Asie  du capitaine de Penderill Waddington

 

CITROËN en 1935

Livres Citroën parus en 1934

Livres Citroën parus en 1936

Almanach Citroën 1935

Ecrit par un collectif et édité par André Citroën,

Des articles de fond ou historiques, des informations pratiques, le tout très abondamment illustré. Une véritable Petite Encyclopédie de l'automobile à l'usage de tous.

Nous y trouvons :

Renseignements généraux. Conseils pratiques. Technique automobile. Influence de l'automobile. Tourisme et exploration. Chroniques.

Avec 1935, sonne la dernière année des Almanachs édités par la société André Citroën. La reprise de l’entreprise par la famille Michelin, mettra un terme définitif à cette « Petite encyclopédie de l’automobile à l’usage de tous » voulue par le Patron.

Fidèle à ses trois prédécesseurs, ce dernier volume commence par les prédictions incontournables et rigoureuses de Jean Tanit. « Placé sous l’influence saturnienne dans le cycle de mars…nous aurons un printemps doux, un été médiocre, un bel automne et un hiver pluvieux. »  Ne soyons cependant pas trop ironiques car cet almanach nous donne aujourd’hui une photo précise de la situation économique de la France en 1935.

Ainsi dans le chapitre sur le régime fiscal de l’automobile le rédacteur rappelle « insidieusement une formalité à remplir en ce qui concerne la déclaration relative à l’impôt général sur le revenu. Depuis 1934, il faut indiquer au verso de la formule de déclaration pour charges de famille, le nombre et la puissance des automobiles de tourisme possédées. Toute omission est sanctionnée par une amende de 100fr en principal. Cette déclaration est utilisée par l’Administration comme élément d’appréciation du montant des revenus du contribuable, sans qu’il puisse être fait, à ce sujet, application d’un barème quelconque.»

L’administration fiscale n’a jamais été à cours d’imagination et nous a laissé quelques « pépites », dont celle –ci. « Les automobiles immatriculées en France, allant à l’étranger, ont droit à leur retour de passer en franchise quinze litres de carburant, à moins que leur possesseur n’ait fait constater à leur sortie de France qu’ils en emportaient une quantité supérieure. Auquel cas, ils ne paient que pour l’excédent ».

Faut-il rendre l’assurance automobile obligatoire ?

« Dans plusieurs pays on a répondu par l’affirmative. Il en est ainsi en Angleterre, au Luxembourg, en Suisse…en France la question est encore à l’ordre du jour.

L’objection la plus sérieuse des opposants est que « l’assurance obligatoire fait perdre à l’automobiliste le sens de sa responsabilité. D’où augmentation du nombre des accidents.» (La route sera encore longue avant que la France ne l’adopte puisque ce n’est que le 27 février 1958 qu’elle deviendra obligatoire pour tous les véhicules).

La route juridique et pratique.

« Voici ce que le décret de 1932 impose au conducteur à partir du 1er juillet 1933 :

- signaler avec la main les changements de direction

- monter sur sa machine (bicyclette à moteur, motocyclette seule ou avec sidecar, voiture de tourisme, véhicule industriel, autocar) un appareil rétroviseur.

- enfin l’article 24 impose aux bicyclettes de porter la nuit un feu blanc à l’avant et un feu rouge à l’arrière.

D’une façon générale, on peut affirmer que l’esprit de la loi a été observé par tous ceux qu’elle visait…seuls les cyclistes prisonniers d’une aberration tenace et incoercible semblent refuser délibérément à indiquer clairement la nuit leur présence sur la route.»

La lutte contre le bruit.

C’est en 1933 que fut créée « La défense contre le bruit ». Au cours de l’hiver qui suivit sa fondation, cette ligue donna un « enseignement anti-bruiteur » objectif et scientifique qui réclame (entre-autre) qu’on supprime :

    Les sonneries de signalisation aux passages cloutés    Les sifflets des agents et les sirènes de police secours    Les outils à air comprimé

Mais également les anciens bruits :

    Coqs, chiens, battage de tapis, cloches d’églises, clochettes et crieurs de rues.

Ainsi que les nouveaux bruits :

    Musique, trompettes, cornes des trottinettes et des petites autos d’enfants circulant sur le trottoir etc.

Va-t-on enfin supprimer les passages à niveau ?             

    « Pendant les trois mois de l’été 1933, les 35.000 passages à niveau ont provoqué 106 accidents occasionnant 94 morts (plus d’un par jour), 74 blessés et 87 animaux tués ».

    L’Almanach Citroën est toujours à l’affut de conseils de prudence. Ainsi Miguel Zamocois conseille : « Tiens les passages à niveau pour fermés, même quand ils sont ouverts et tiens pour imminente l’arrivée du train, même quand il est passé ». Il recommande également « d’un piéton qui, sur la route, te tourne le dos, pense qu’il est sourd, et s’il vient vers toi, pense qu’il est aveugle ».

On ne tourne pas que dans les studios.

    En 1933, l’Autodrome de Montlhéry a connu une extraordinaire activité. Les voitures y ont parcouru 2 218 874km sur la piste de vitesse et 791 271km sur la piste routière soit au total plus de 3 millions de kilomètres, 75 fois le tour de la terre. Sur ce total, près de la moitié soit 1 420 650km ont été parcourus par les voitures de la Section des Essais Citroën.

Les pays où l’on roule à gauche.

    Ce dernier Almanach  s’achève par une amusante comptabilité. « Ils ne sont plus guère qu’une demi-douzaine,  les pays d’Europe où l’on circule à gauche et où l’on dépasse à droite : l’Autriche, la Hongrie, le Portugal, la Suède, la Tchécoslovaquie et enfin l’Angleterre.» Comme à l’école, il faut toujours un dernier de la classe.

Lu pour vous par Etienne Christian, Club Citroën France

En marge de la Croisière Jaune

Un livre  d'André Georger aux éditions Rieder - Paris,

1 vol. in-8. Broché, couverture éditeur bleue illustrée. Sous emboitage bleu, pièce de titre et sigle Citroën en pied. Avec 121 gravures et une carte hors-texte. Avec un envoi de l'auteur: "A mademoiselle Pommart avec les respectueux hommages de l'auteur Goerger".

La croisière jaune

Ecrit par Georges Le Fèvre, historiographe de la mission - Editions  Plon,

Préface d'André Citroën

Introduction de Louis Audouin Dubreuil

6 cartes dont une dépliante en fin d'ouvrage et 95 photographies hors texte.

Existe aussi en couverture souple, édité en 1933 avec 6 cartes dont une dépliante en fin d'ouvrage et 95 photographies hors texte.

Lueurs d'Asie

Ecrit par  le capitaine de Penderill Waddington,

Le capitaine de Penderill Waddington relata, sous le pseudonyme de Waddy, la reconnaissance du trajet retour de la Croisière Jaune que lui demande Georges-Marie Haardt. Celui-ci « avait projeté pour le retour de l’Expédition Citroën un itinéraire par le Siam, la Birmanie et les Indes. » Waddy publia son récit en 1935 sous le titre « Lueurs d’Asie, de l’Himalaya aux Mers de Chine. » Le maréchal Franchet d’Esperey qui en rédigea la préface la conclut en ces termes « l’ouvrage de Waddy  complète heureusement celui consacré à cette Croisière Jaune (1) si malheureusement interrompue. »

Lu pour vous par Etienne Christian, Club Citroën France

1935 lueurs d asie 1

Lueurs d'Asie

Voici le résumé de notre regretté ami, Etienne Christian

A travers le continent indien. 
    Mais revenons au 13 juillet 1931, tandis que le groupe commandé par Haardt s’apprête à affronter les premiers escarpements de l’Himalaya, Waddy  « prit congés des camarades de la Croisière sur les hauteurs de Bandipur, premières pentes du « toit du monde », je reviens à Srinagar au Cachemire, en compagnie d’André Georger, secrétaire général de la mission. »
    L’auteur mit onze mois en utilisant tous les moyens de transports disponibles pour accomplir sa difficile et dangereuse reconnaissance. Parcourant le nord de l’Inde, Waddy note : « c’est en C6 que j’entreprends le trajet du Penjab vers la principauté de Bikaneer, située au nord du Rajpoutana… » « Lorsqu’on arrive à Simla en auto, il faut descendre en dehors des limites de la ville, puisque seules les voitures du vice-roi peuvent rouler à l’intérieur…Cette règle ne souffre aucune exception et les princes hindous eux-mêmes doivent la respecter. On circule donc en pousse-pousse et chaise à porteurs… » « Si le confort fait défaut, l’atmosphère féodale n’en est que plus complète : rues étroites…Il n’est pas jusqu’à la curiosité de la foule qui me prouve combien « le blanc » est un objet rare. »
    « Je repars à l’aube, guidé pendant une trentaine de kilomètres par un serviteur du Rajah, mais celui-ci ignore la route. Il embauche un chamelier de passage qui est assez peu rassuré de monter en auto. De plus, mon chauffeur mahométan, fatigué par les libations de la nuit, conduit très mal, je suis forcé de lui faire des remontrances. Furieux, il s’arrête et se jette à coup de poings sur le chamelier qui prend la fuite, nous plantant là en pleine brousse. »
    « Après avoir gagné Pahlodi, je décide, aucune piste ne se dirigeant sur Jodhpur, de rouler sur le ballast de la voie ferrée. Nos malheurs commencent… Après 10 kilomètres, nos roues arrière s’enlisent complètement entre deux traverses, la voiture s’immobilise à cheval sur le rail. Après plusieurs heures d’efforts, pendant lesquelles j’interroge avec anxiété la voie en avant et en arrière, nous réussissons à sortir la voiture… Nous finissons par nous dégager et cherchons à atteindre un campement de bergers pour y passer la nuit. Ce sera une opération délicate : vingt fois je crois avoir rompu le pont arrière qui, sans cesse, heurte les gros rochers dont le terrain est couvert. »  « Après 120 kilomètres au compteur, marchant au jugé ou à la boussole à travers une brousse peuplée de carcasses de chameaux ou de nuées de sauterelles, nous arrivons à Jodhpur. »
    « Le Maharajah me reçoit en audience… Et se charge de faire préparer les chameaux qui me seront nécessaires pour poursuivre ma reconnaissance. » « Au garage de son Altesse, véritable usine automobile, où Rolls voisinent avec les chenilles Citroën, l’on révise entièrement ma voiture. »
    Waddy détermine le futur trajet de l’Expédition Citroën et décide de passer par Sukkur « où l’on entreprend de grandes fouilles dans l’espoir de retrouver des trésors cachés par les empereurs Mogols. »
    Poursuivant son voyage vers l’est, « attelant des buffles à ma voiture pour la désenliser, lui faisant traverser des rivières à gué, ou sur des bacs fragiles…J’arrive enfin à Réwa. » « Je suis venu dans l’espoir que la Mission pourrait prendre part à ces chasses fastueuses nécessitant la mobilisation de centaines d’hommes… Le maharajah Scindia de Gwalior a tué 750 tigres…et son fils, âgé de seulement sept ans vient de tuer son premier.» 

Sur les marches orientales de l’Empire de Haute Birmanie.

    Waddy, devant l’étroitesse des pistes est obligé d’abandonner sa voiture pour une caravane de poneys de montagne et de porteurs. « C’est avec peine…que je quitte cet avant-poste de la civilisation pour une région qui comporte encore de vastes étendues « unsurveyed » c’est-à-dire non reconnue où le blanc ne peut s’aventurer que solidement escorté. »
    « Nous sommes à l’une des extrémités de la vallée du Brahmapoutre…que les anglais ont seulement commencé à occuper il y a une soixantaine d’années, en représailles des incursions des guerriers indigènes en quête d’esclaves. »  « Dans ce pays montagneux…quelques arpents partiellement défrichés fournissent aux habitants de maigres récoltes. Les femmes pilent encore le grain dans des mortiers en pierre. » 
    « Je ne suis pas trop surpris de voir des villages récemment brulés ; nous sommes dans une région de « dacoïtes » (bandits) et nous avons même entendu siffler des balles sans cependant voir personne. »
    « Un convoi d’éléphants obstruait notre route le long d’un ravin…arrivés à un pont de bambous branlant, les pachydermes descendirent dans le gué nous laissant la place. » Pour s’assurer de la possibilité de passage des chenilles, Waddy demande au cornac qu’une de ses bêtes l’emprunte pour en vérifier la solidité. «Une vieille femelle docile, tout doucement, semblant tâter chaque rondin avec sa trompe, s’avança ne s’inquiétant nullement du tremblement général que son passage provoquait dans les structures du pont. »
    « Arrivés à Keng-Tung, je suis hébergé par l’Administrateur qui me conte les vicissitudes de la charge qui l’occupe : assassinats, larcins, contrebande d’armes, d’opium… »
    « L’Administrateur me montre en passant le cadavre d’un homme de couleur qui se balance à une potence, environné de corbeaux et d’autres charognards. Le pendu est là depuis quatre jours, mais il n’est mort que depuis 48 heures. Les autorités britanniques ont permis d’exécuter le criminel d’après les vieilles coutumes du pays…sur le lieu de l’exécution, on fait monter le malheureux sur une petite pyramide de pierres, puis pieds et poings liés, on lui passe la corde au cou. Par crainte de faire effondrer son piédestal, le supplicié s’astreint à rester immobile, mais à l’aube, on enlève quelques cailloux… »

Le pays du souverain absolu. Le Siam.  

    « A Takilek, sur les bords de la Massai, rivière frontière, j’ai changé d’équipage. Abandonnant la caravane, je profite d’une camionnette que le Consul de France a bien voulu envoyer à ma rencontre. » Arrivé à Bangkok, Waddy se rend chez le ministre des transports qui avait déjà rencontré Haardt à Paris et lui avait promis toutes facilités pour l’Expédition Citroën.
«Malheureusement, les câbles reçus de Chine font prévoir un retard assez grand sur l’horaire… et chaque nouveau télégramme transmis par André Georger, me laisse plus que perplexe. »
 Après une visite aux ruines d’Angkor où « quatre bandits viennent, en obstruant la route avec un tronc d’arbre, de rançonner l’auto postale…un évêque, un colonel et d’autres seigneurs de moindre importance, ont été contraints de remettre aux « gangsters » argent et valeurs. »
Dès son retour à Bangkok, Waddy part pour l’Indochine « dont je franchis avec joie la frontière à Poipet, heureux de voir flotter nos trois couleurs…et de me retrouver après bien des mois de voyage de nouveau en terre française. »
« Haardt me cable de venir à sa rencontre à Hong-Kong…J’embarque sur le petit vapeur qui relie notre port marécageux à la puissante colonie anglaise. »
« L’Expédition Citroën Centre-Asie est arrivée avec son secrétaire général à bord d’un cargo japonais…Georges –Marie Haardt l’a suivi trois jours après. Il vient de Changhaï fatigué. Il décide de se reposer quelques jours à Hong-Kong. » A la recherche d’une atmosphère reposante Haardt gagne l’hôtel Repulse Bay dominant une petite plage où « une profusion de fleurs soigneusement entretenues par de nombreux jardiniers chinois s’étage en terrasse jusqu’à la mer. » 
« Hélas, c’est le repos éternel que le chef aimé de la Croisière Jaune trouvera. » 
    « Ainsi, il ne pouvait plus être question d’utiliser pour le retour de l’Expédition Centre-Asie, l’itinéraire reconnu. Pour moi, il ne me restait que le douloureux devoir d’escorter jusqu’à Paris, avec mes camarades de mission, la dépouille de celui qui était mort d’épuisement en accomplissant sa tâche. » 

(1)    La Croisière Jaune, IIIème mission Haardt-Audouin-Dubreuil par Georges Le Févre. Plon 1933
 

1 vote. Moyenne 5 sur 5.